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La mise en valeur du patrimoine textile conservé à la cathédrale
Les Amis de la Cathédrale ont défini comme une priorité d’action pour les prochaines années, la mise en valeur du patrimoine textile conservé à la cathédrale. Celle-ci commencera par un inventaire scientifique des ornements liturgiques et de leurs accessoires ainsi que par l’identification des pièces dont l’état nécessite une intervention de conservation urgente. La venue à Tournai en avril 2016 des membres de l’AFET (Association française d’études des textiles) pour leur sortie annuelle a permis d’établir des liens avec ces spécialistes, en particulier avec Madame Véron-Denise, Conservateur honoraire du Patrimoine (France). Ancienne conservatrice en chef au château de Fontainebleau, Madame Véron -Denise a accepté de mener cet inventaire par séquence itérative de trois jours. L’opération a commencé fin février 2017 par l’inventaire de quatre plateaux du grand chapier – il en comporte dix- de la grande sacristie. Ont été sortis, photographiés,
mesurés et documentés les ornements provenant des abbayes de Saint-Martin et de Saint-Nicolas-des-Prés de Tournai, des Prémontrés de Vicogne. On rappellera qu’un ornement abbatial complet comprend une chasuble, deux dalmatiques, cinq à sept chapes, les étoles et les manipules, un voile de calice, une bourse, un huméral. On voit le temps et le nombre d’intervenants (3 à 4) que sortir chaque pièce, l’installer sur un mannequin pour la photographier, l’examiner et la réétendre sans plis sur le plateau protégée par des feuiiles de papier de soie peut nécessiter.
Michel-Amand Jacques
Le 18 mars 2016, le vernissage de l’exposition « De soie, laine, or et argent : Merveilles de la cathédrale de Tournai » fut un grand moment culturel de la cité. Il rassembla au musée des Beaux-Arts de Tournai un public important et chaleureux.
Jacky Legge, dans Pasquier Grenier, juillet 2016, n° 121, pp. 10-11
Ce fut l’occasion de redécouvrir quatre œuvres textiles majeures du patrimoine tournaisien conservées à la cathédrale de Tournai et récemment restaurées à l’entremise des Amis de la cathédrale par l’Institut royal du patrimoine artistique (IRPA) et les Ateliers tournaisiens de tapisserie (CRECIT). Il s’agissait, par ordre d’ancienneté, de la chasuble de saint Thomas Becket (XIIe s.), du panneau de tapisserie des Retrouvailles issu de la tenture de l’histoire de Jacob (XVIe s.), du petit panneau de tapisserie de l’Ecce Homo (XVIe s.) et du baldaquin ou dais de la cathédrale (XVIIIe s.). De plus, les conservateurs de la cathédrale et du musée des Beaux-Arts avaient enrichi l’expostion par des éléments de leur propre collection en rapport avec les quatre pièces.
On pouvait remarquer que le monde associatif attaché à l’histoire de Tournai et à son patrimoine était largement représenté. Des membres des Guides de la Ville côtoyaient ainsi ceux de Pasquier Grenier, des Amis de la Cathédrale, des Amis du Musée, des Amis de Tournai, de plusieurs services club, sans oublier les représentants de Tourisme et Culture, de la Fondation Claire et Michel Lemay, des Ateliers tournaisiens de tapisserie … D’autres acteurs de la restauration étaient bien présents également, ceux de la Fondation Roi Baudouin et du Fonds Baillet-Latour par exemple, dont l’aide financière fut un puissant soutien à cette entreprise. Ce foisonnement était un beau reflet de la dynamique de décloisonnement que peut engendrer ce genre d’entreprise. Cette manifestation mit aussi en évidence l’importance de Tournai comme lieu de conservation du patrimoine textile historique.
Il serait heureux que cet esprit de coopération anime ceux qui ont la responsabilité de promouvoir le textile contemporain à Tournai à travers leurs missions éducatives et artistiques, à savoir : l’ESA Académie de Beaux-Arts, l’ESA Saint-Luc, l’Académie/promotion sociale, le musée de la Tapisserie et TAMAT, sans oublier les Ateliers tournaisiens de tapisserie, où des tapisseries contemporaines tombent régulièrement du métier. Ainsi Tournai serait associée automatiquement au niveau national et international au patrimoine et à la création textile.
A l’occasion de l’exposition du 19 mars au 17 avril 2016, la collection « Tournai – Art et Histoire » dirigée par le Professeur Jacques Pycke publie un volume dédié aux quatre oeuvres restaurées. La publication largement illustrée regroupe les contributions inédites de spécialistes sur leur histoire, leur place dans l’histoire de l’art et le travail de conservation dont elles ont fait l’objet.
Elle constitue le volume n° 26 de cette série « Instruments de travail ».
En vente pendant l’exposition au Musée des Beaux-Arts de Tournai: 28 €.
Ce vêtement témoigne des relations au Moyen Age entre l’Angleterre et l’abbaye tournaisienne de Saint-Nicolas-des-Prés à laquelle il fut donné. Porté par Thomas Beckert, archevêque de Canterbury, la chasuble fut considérée comme une relique à l’annonce de son assassinat sur les marches de sa cathédrale le 29 décembre 1170.
Elle fut pieusement conservée à travers les siècles et donnée à l’évêque de Tournai en 1838 par le dernier chanoine survivant de l’abbaye supprimée à la révolution française.
Il s’agit d’un ample manteau réalisé dans un samit de soie du 12e siècle orné de motifs géométriques tissés en fil d’or. Le travail de conservation a été mené par l’IRPA.